À l’instar des pays occidentaux qui créent des films et des séries télévisées inspirés de leur propre passé et de leur culture, le Japon puise lui aussi régulièrement dans son histoire et sa mythologie pour ses émissions de divertissement.
L’un des genres les plus populaires dans les séries télévisées et les films d’animation japonais est le drame historique des samouraïs et, bien qu’il oscille entre la pure fantaisie et la précision historique, il existe d’excellentes productions parmi lesquelles faire son choix.
Voici quelques-uns des meilleurs animés sur le thème des samouraïs, chacun proposant une approche spécifique du sujet. Certaines de ces séries animées sont des comédies, tandis que d’autres sont plus dramatiques, voire tragiques. Votre série animée préférée sur le thème des samouraïs figure-t-elle dans la liste ?
Table des matières
1. Basilisk
Fūtaro Yamada, l’un des auteurs japonais les plus prolifiques du XXe siècle, a su mêler l’action des arts martiaux au fantastique surnaturel, jusqu’à y mettre un zeste de science-fiction, dans ses nombreux romans sur le thème des Ninjas. Les Manuscrits ninjas de Kouga (1958-1939) sont sa version de Roméo et Juliette, traitée au travers d’une intrigue ninja contre ninja au début du 16e siècle.
Il a déjà fait l’objet d’autres adaptations, mais aucune n’a été aussi marquante que celle-ci, qui est elle-même tirée de la sordide création manga de Masaki Segawa.
Les amants sont ici les descendants de deux clans de ninjas qui se disputent, Kouga et Iga. Ils possèdent tous deux des pouvoirs spectaculaires, mais le prix à payer est d’être mis au ban de la société. La série est violente, sophistiquée et spectaculaire, tout en donnant à voir une histoire remarquablement chaleureuse.
2. Blade of the Immortal
Manji, épéiste balafré, est immortel grâce à la malédiction que lui a jetée une vieille sorcière mystérieuse : il doit tuer mille hommes maléfiques avant d’avoir le privilège de la mortalité à nouveau. Il ne peut pas être tué mais peut tout de même être blessé, ce qui rend le concept d’immortalité plutôt ambiguë.
Lorsque Rin l’enrôle pour l’aider à se venger du meurtrier de son père, il est d’abord désintéressé, mais apprend ensuite que son adversaire pourrait bien être celui qu’il a toujours voulu affronter.
La bande dessinée originale de Hiroaki Samura est considérée comme l’une des meilleures de toutes les versions linguistiques et de tous les genres, ce qui en fait une œuvre difficile à égaler. La série tente courageusement de préserver les styles artistiques caractéristiques de Samura et parvient à reproduire une partie de l’humour noir mordant original. Cependant, il est préférable de ne pas les comparer de trop près et de l’apprécier seule comme une histoire de vengeance sur le thème des samouraïs au style sombre.
3. Katanagatari
Dans les grandes lignes, il s’agit d’une histoire de quête classique : un couple d’aventuriers mal assortis part à la recherche de douze épées de légende. Dans les détails, presque tout ce qui concerne Katanagatari est atypique. Aucun des deux héros ne manie d’arme : pour l’un, son arme est son esprit ; pour l’autre, c’est son corps. Et les épées qu’ils trouvent, le plus souvent, ne sont pas des épées telles que nous les connaissons.
Presque tout dans Katanagatari est expérimental, mais dans le bon sens. L’histoire est adaptée du cycle de romans du même nom du prolifique romancier japonais Nisioisin. Elle progresse d’une banale frivolité à quelque chose de plus vaste et de plus profond.
De plus, au lieu du réalisme stylisé et grinçant qui est habituellement utilisé pour représenter visuellement ce genre d’histoires, l’ensemble a été représenté dans un style pop-art qui rappelle les graphistes occidentaux Seymour Chwast ou Milton Glaser. Les dessins sont en fait tous directement inspirés des illustrations du roman original, grâce à l’illustrateur Take. Si vous cherchez quelque chose de vraiment décalé, commencez par celui-ci.
4. Ninja Scroll
Avant que l’anime n’ait sa propre section dans Suncoast et ses propres chaînes sur le câble, Ninja Scroll (comme Akira avant lui) a été largement diffusé auprès des fans de science-fiction, d’horreur, de fantastique et d’animation pour adultes, acquérant une réputation de bouche-à-oreille quasi clandestine.
L’intrigue alambiquée peut être résumée en une phrase : Kibagami Jubei, un épéiste redoutable, croise des ennemis plus étranges les uns que les autres et les affronte en duel à mort. Tout le reste n’est qu’un prétexte pour faire voyager le public d’une scène d’action à l’autre, ou pour afficher une variété de violence stylisée et extravagante. L’animation de haut niveau a été réalisée par la légende de l’anime, Yoshiaki Kawajiri (à qui nous devons la compilation Animatrix). Une courte série télévisée, qui n’a qu’un lien ténu avec le film (principalement le titre et la personnalité du personnage principal), a également été produite, mais elle est maintenant indisponible.
5. Otogi Zoshi
Otogi-Zoshi est une magnifique série qui ne bénéficie pas d’une attention suffisante. Elle nous ramène au Japon de l’ère Heian, dans les années 1100, alors qu’une aristocratie décadente perd du terrain face à la classe guerrière montante. Une jeune princesse se déguise en son frère mourant, un épéiste accompli, et part à la recherche de cinq artefacts surnaturels qui apporteront l’harmonie à un pays en proie à l’agitation. En cours de route, elle s’entoure d’un certain nombre d’acolytes, dont beaucoup sont inspirés plus ou moins librement de personnages de l’histoire et de la mythologie japonaises.
La seconde moitié de la série n’est pas aussi impressionnante, en grande partie parce qu’il ne s’agit plus d’une histoire de samouraïs. Elle distribue les mêmes personnages dans des rôles actuels et les place dans une intrigue qui n’a qu’un rapport très ténu avec la première partie. Mais cette série reste tout de même bien plus captivante que la plupart de ses concurrentes.
6. Rurouni Kenshin
Sans conteste le plus connu et le plus apprécié des anime de samouraïs, Kenshin se déroule en fait après la fin de l’ère des samouraïs au Japon, à l’époque Meiji, dans les années 1870 et ce pendant les premières années de modernisation du pays. Son héros est un ancien assassin devenu vagabond, dont l’épée est désormais symboliquement inversée pour montrer qu’il a renoncé à tuer. Il s’associe bientôt à une professeure d’escrime, à son élève fougueux et à un combattant de rue néophyte, tous des amis qu’il sera obligé de défendre contre des personnes appartenant à des pans très sombres de son passé.
La série est une adaptation de la plupart des mangas du même nom et, malgré une troisième saison écrite de manière plutôt arbitraire qui n’a rien à voir avec le contenu original, elle vaut la peine d’être visionnée.
7. Samouraï 7
Un concept intriguant : le classique Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa, adapté pour l’animation et transposé dans un cadre vaguement futuriste, mais avec la plupart de ses concepts de base restés intacts. L’idée originale, largement imitée depuis, est toujours la même : un village menacé d’attaque par des bandits part à la recherche de guerriers pour les protéger – des hommes qui ne les défendront pour rien de plus que quelques repas par jour et le frisson de la bataille. Si vous connaissez l’original, la façon dont il a été retravaillé est captivante ; si vous ne le connaissez pas, il s’agit toujours et encore d’une excellente histoire d’honneur, de courage et d’épées qui fendent des vaisseaux spatiaux en deux.
8. Samurai Champloo
L’Est et l’Ouest ne font pas que se rencontrer, ils se heurtent de plein fouet, fusionnent et donnent naissance à une nouvelle forme de vie. Un ronin froid et détaché croise le chemin d’un bagarreur fougueux et impétueux, pour finalement être sauvés de la mort par une serveuse de salon de thé un peu écervelée, qui les engage dans une mission pour tenter de retrouver un être cher de son passé.
Tout dans la série – les cartons titres dans le style des flyers, les graffitis en arrière-plan, les tenues et les attitudes des personnages – est un mélange de tradition samouraï et d’attitude hip-hop, deux styles que l’on pourrait croire incompatibles mais qui ont été brillamment mélangés ici. La culture occidentale du “b-boy” ou de la rue urbaine a longtemps eu une grande influence sur la mode et le style japonais, et cette série est l’un des exemples les plus frappants de ce type de polyvalence. La bande-son est également fantastique.
9. Sengoku Basara : Samurai Kings
Imaginez une série sur la Seconde Guerre mondiale, où Churchill, Hitler, Staline, Hirohito et Mussolini s’affronteraient au sabre laser et piloteraient des zeppelins steampunk. Sengoku Basara possède le même esprit fou d’invention, mais au lieu de la Seconde Guerre mondiale, il s’agit de la période sengoku du Japon – la fin des années 1500, lorsque divers guerriers hauts en couleur et fortement mythifiés ont mené leurs armées respectives au combat pour conquérir tout le Japon.
Ne vous attendez pas à une leçon d’histoire tout à fait exacte. Attendez-vous en revanche à quelques-unes des scènes d’action les plus exaltantes, les plus viriles et les plus extravagantes jamais réalisées sur un écran de télévision. Et pendant que vous y êtes, attendez-vous aussi à une histoire qui a étonnamment du cœur et de l’âme, et qui est bien plus qu’un simple moyen de livrer des séquences de combat de grande envergure.
10. Shigurui : Death Frenzy
Deux samouraïs, portant chacun des blessures spectaculaires, auraient dû mettre fin à leurs carrières respectives. Au lieu de ça, ils s’affrontent à mort. La façon dont ils sont devenus des ennemis est explorée dans cette série cliniquement précise, magnifiquement réalisée et étonnamment morbide. Ce n’est absolument pas pour les âmes sensibles, mais c’est aussi un film réalisé avec un art et un savoir-faire remarquables, qui se suffit à lui-même par son absence totale de compromis. Si David Cronenberg (The Fly, Scanners, Videodrome) avait réalisé un film de samouraïs, ce pourrait bien être celui-ci.
11. Sword of the Stranger
Un retour animé aux aventures de samouraïs d’antan (Hidden Fortress, Goyokin), avec des scènes qui n’auraient pas pu être possibles dans un film en prises de vues réelles. L’histoire est plutôt rudimentaire : un épéiste errant se retrouve mêlé à la protection d’un jeune garçon pourchassé par des ennemis pour des raisons que l’on ignore. Toutefois, l’intrigue n’a pratiquement plus d’importance quand s’enchaîne des séquences et tableaux si époustouflants. Le fait qu’il s’agisse d’une histoire originale pour l’écran – et non d’une adaptation d’une bande dessinée, comme c’est généralement le cas – est une surprise encore plus appréciable.